Cette rencontre entre Jacques Kébadian et Nicolas Jaoul, procède de leurs goûts communs pour la cinématographie et l’engagement politique. Si le travail de l’ethnologue consiste à rendre familier le lointain, à faire ce nécessaire détour par une ou plusieurs altérités pour mieux se comprendre. La pratique documentaire fait également ce retour à soi, en passant par autrui, compte tenu de son dispositif. Coïncidence, nous rappelant , que le structuralisme Lévi-Straussien, qu’on soit théoriquement pour ou pratiquement contre, n’en a pas moins marqué son époque. Ce point de vue a d’ailleurs fait l’objet d’un chapitre de l’histoire du structuralisme de François Dosse. Et ce que nous dit Nicolas, de sa façon de faire du cinéma, convient tout à fait à l’ethnologie. Quant à l’étendue du travail cinématographique de Jacques, celui-ci va faire l’objet de plusieurs séminaires.
Pour amener une distanciation critique vis-à-vis de ce que vous allez entendre, je dirai que le travail de théorisation en ethnologie ne s’effectue pas nécessairement sur, mais au mieux, épouse les données ethnographiques.
Si bien qu’en cette discipline, il n’y a pas de travail de conceptualisation distinct de l’ethnographie. Agencer une matière et la problématiser, n’est pas, s’en détacher. L’ordonnancement et la problématisation qui s’effectuent à partir des données ethnographiques, déterminent la stratégie argumentative de l’ethnographe.
Quant au point de vue d’emblée critique vis-à-vis des politiques migratoires, celui-ci se conçoit si l’on est soi-même héritier de cette tradition critique, mais ce qui s’observe expérentiellement, c’est que le degré de violence physique et symbolique auquel sont confrontés les personnes en situation de migration non légalement autorisée, amène les générations de soutiens successives, à développer une critique chaque fois plus incisive, vis-à-vis de l’État et de son appareil législatif concernant l’accueil et le séjour des personnes en situation de migration.
Lectures: Tigrane Boccara et Ghali Beniza
Prises de son, mixage et questions: Ghali Beniza
OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
Ghali Beniza (5 mars 2023). Rencontre entre Jacques Kébadian et Nicolas Jaoul. Le séminaire qui n'a pas de lieu. Consulté le 5 décembre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/10set